La simulation de circuits électroniques

simulation_HTML5En décembre 2016, cela fera 30 ans que je présentai en stage de fin de formation AFPA en Informatique Industrielle, un de mes deux projets conçus pendant l’année.

Ce projet présenté était un simulateur de circuits intégrés. À l’époque, je croyais fortement à l’utilisation de logiciels informatique pour créer des fonctionnalités qui n’existaient alors que sur de gros systèmes. En matière de simulation de circuits, les universités étaient déjà équipées depuis les années 70 mais avec des logiciels lourds à mettre en œuvre, pas pratiques et surtout, très chers. En 1986, il n’existait pas grand chose de bon marché pour les micro de l’époque.

Pour ce projet, j’avais fait le choix d’utiliser un ATARI 1040 ST pour ses capacités à gérer une interface graphique. L’Atari ST était à l’époque le Macintosh du pauvre car il proposait, pour un prix de 4 à 5 fois inférieur à un Mac, des possibilités approchantes.

Approchantes seulement car ce qui fait toute la puissance du Mac n’est pas que son design ou la qualité de ses graphiques mais bien l’intégration de son système d’exploitation (OS) et le matériel qu’il supportait. En faisant le choix d’un système propriétaire, fermé, et uniquement utilisable sur ses machines — exactement le contraire de MS-DOS et des compatibles PC qui utilisaient des compromis pour s’adapter à de multiples configurations — Apple a permis la création de tout un écosystème dont on voit l’aboutissement et l’intégration aujourd’hui entre les différents matériels de la marque.

L’Atari ST, sorti en 1985, avait été créé pour concurrencer le Mac sorti l’année précédente, avec le slogan ‘la puissance sans le prix’. Malheureusement, l’OS utilisé devait être bon marché et, comme pour la toute première version de Windows, il avait subit les foudres d’Apple lors de procès en contrefaçon sur l’interface graphique de la marque à la pomme. Cela n’a pourtant pas empêché Atari de sérieusement tailler des croupières à Apple sur des marchés de niche, comme la musique électronique par exemple où les ST étaient livrés en standard avec une Interface Midi alors qu’elle existait en option sur Mac à un prix… Apple ! L’Atari ST a aussi conquis une bonne frange du marché du jeu où le Mac n’a jamais vraiment été à l’aise. La preuve en est que seuls les iPhone et iPad s’en sortent bien sur le marché du jeu alors que le Mac n’a toujours pas de bibliothèque digne de ce nom.

L’Atari ST était doté comme OS graphique de GEM (Graphical Environment Manager) qui était un développement de la société créatrice de CP/M (l’OS qui équipait toutes machines à base de Z80, voir les épisodes précédents de PapGeek). Rappelons au passage pour l’anecdote, que le créateur de CP/M et de GEM, la société Digital Research de Gary Kildall, avait rejeté l’offre d’IBM d’équiper son Personal Computer d’un OS CP/M pour machine 16 bits. À noter qu’MS-DOS n’est qu’une pompe de CP/M adapté à des processeurs 8088/8086.

Revenons à notre projet de fin d’étude.

En stage AFPA, donc pas payé très lourd, tout nouveau papa depuis fin 1985 et avec une compagne mise au chômage par son employeur à son retour de congés de maternité, les temps des finances étaient durs dans ces temps… C’est donc ma petite mère qui financera mon 1040ST avec son écran monochrome (9990 Frs, un peu plus de 1500 € en 1986).

Pour les projets de fin de stage, j’avais pris le parti de travailler sur deux projets : un automate de capture d’adresses sur l’annuaire électronique du Minitel (le 3611) pour une société qui m’avait offert un PC compatible Japonais pour exécuter ce boulot et mon logiciel de simulation de circuit électronique. Le premier était développé en Pascal et Assembleur 8088, le second en langage C et assembleur 68000. Les trois derniers mois, pour finaliser les logiciels pour la présentation, je travaillais sur les deux projets en même temps : pendant que l’un compilait, je déboguais ou ajoutais des fonctionnalités à l’autre. Pour les connaisseurs, travailler sur des systèmes qui fonctionnent de manière totalement différente — l’affectation des registres du 8086 est l’exact contraire de celui du 68000, sans compter l’adressage mémoire paginé du premier versus l’adressage direct du second — est un exercice intellectuel assez déroutant. Mais à l’époque, je ne m’en étais rendu compte qu’après avoir terminé le développement tant j’étais concentré pour rendre au moins un des deux logiciels pour l’examen.

Tout ceci pour vous dire qu’à l’époque il n’existait pas grand chose en simulation électronique grand public. Bien entendu, depuis, tout ce marché s’est grandement développé en proposant aussi bien du commercial que des applications open source de qualité professionnelle. Et même aujourd’hui, la possibilité de faire de la simulation dans une application HTML5 en ligne.

Si comme moi vous vous intéressez à l’électronique, alors ce site vous sera d’une grande utilité. Quand vous êtes loin du labo ou pour ne petite simulation rapide, voir même des projets plus conséquents. Cela vous sera aussi utile si vous passez d’un environnement à l’autre dans votre labo électronique (Linux, Windows, OS/X) puisque vous n’avez plus de problématique de compatibilité entre logiciels et aucun plug-in à installer !

A++
PapGeek

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