Le mystère des disquettes…

TRS-80DISK-1S’il est un domaine mystérieux à cette époque, ce sont bien les supports magnétiques. L’utilisation des bandes est déjà un calvaire car le fameux Flight Simulator dont nous avons parlé met près de 15 minutes à se charger quand cela fonctionne du premier coup. Mais il n’est pas rare de devoir recommencer plusieurs fois, notamment parce que le bias (prononcer biais) est toujours un peu chatouilleux et que l’on doit jouer du bouton de volume du lecteur de cassette pour améliorer la fiabilité de lecture.

C’est donc pour ça que dès que j’ai pu avoir un peu de sous, j’ai acheté la fameuse interface d’expansion me permettant d’y adjoindre un lecteur de disquette 5,25″ (5 pouces 1/4), une ram de 16Ko et une imprimante soi-disant graphique…

Une fois la galère et la déception de l’imprimante passée, j’ai porté mon attention sur le lecteur de disquette. Bien m’en a pris car j’ai pu devenir rapidement très pointu sur les contrôleurs de disquettes puis par a suite de disques durs ce qui a fait de moi un gourou du sujet lors de mon premier job dans le métier.

Mais avant d’en arriver là il fallait apprendre et travailler. Et quoi de plus amusant que d’apprendre un sujet qui vous passionne ?

Le premier loup à lever fut le choix du DOS, de l’OS, de l’Operating System, en français, du Système d’Exploitation. C’est amusant mais au début de la micro-informatique, le DOS portait bien son nom. Cela voulait dire « Disk Operating System », autrement dit « Système d’exploitation du disque »

Aujourd’hui, parler de Windows, Linux ou Mac OS est entré dans les mœurs et tout le monde, même Cécile, sait ce qu’est, au moins de nom, un système d’exploitation, raccourci en « système ». Ne dit-on d’ailleurs pas : << c’est quoi ton système ? >> En voulant dire, << quel est ton « système d’exploitation » >>. Phrase à laquelle nous pourrons répondre par : Windows, Mac OS X, Linux et sur nos smartphones, iOS, Androïd, …

À l’époque, un ordinateur sans disquette, quand on l’allume, on ne peut qu’entrer un programme en langage Basic, à la main ou par l’intermédiaire du fameux lecteur de K7.

Mais avec l’ajout d’un lecteur de disquette, on entre dans un autre monde, celui des OS. Il y avait tout de même plusieurs possibilités pour le TRS-80, dont TRS-DOS qui était le DOS maison de Tandy et CP/M, le nirvana du geek, l’OS ultime qui avait une déjà grande renommée car il était devenu un standard très rapidement. Il était prévu pour fonctionner avec les processeurs Intel 8080 et le Zilog Z80 (qui équipait le TRS-80). L’Apple II, qui lui tournait sur un processeur 6502 comme le PET de Commodore, ne pouvait pas faire tourner nativement CP/M.

Qu’à cela ne tienne, Microsoft (déjà…) sortit une carte d’extension pour l’Apple II à base de Z80 afin de faire tourner CP/M qui disposait déjà d’une bibliothèque de logiciels importante. Je vous entend déjà me dire : << Dis PapGeek, mais pourquoi Bilou nous a sorti une carte Z80 sur un ordinateur qui avait déjà tant de succès ? Hein, dis ? >> Ce à quoi je vous répondrai que s’il est aujourd’hui l’homme le plus riche de la planète, ce n’est pas pour rien !

Il n’y a qu’un seul logiciel que Bill Gates a écrit dans toute sa carrière — le reste, comme Word, Excel, etc, ayant été racheté et modifié pour être vendu rapidement car la concurrence comme Lotus123 cartonnait sur les IBM PC, mais nous y reviendrons — c’est le Basic Microsoft. À l’époque des clubs d’informatiques qui se créaient tous les jours sur la côte ouest des USA, Bill Gates avait compris rapidement qu’un ordinateur sans logiciel ne servirait à rien. Et pour avoir des logiciels, il faut les programmer. Et pour les programmer il faut un langage de programmation. Et Basic — qui veut dire Beginners All-purpose Symbolic Instruction Code, c’est à dire un langage de programmation versatile pour débutant — est le cheval de Troye de l’ami Bilou. Il va le vendre pour l’Altaïr qui sera le premier micro à disposer d’un langage Basic de bon niveau. Et oui, il faut le reconnaitre, le Basic Microsoft était de bon niveau et c’était l’époque où PapGeek aimait bien Microsoft. Cela a bien changé depuis… Ce qui n’a pas trop gêné notre ami Bill pour devenir milliardaire…

Revenons-en à notre choix pour équiper le lecteur de disquette de notre TRS-80. Je vous rassure, le choix ne fut pas cornélien. TRS-DOS valait environ 400 Frs et CP/M… 2200 Frs !!! Et en ce temps-là, les revendeurs ne vous proposaient pas une pompe pour que vous puissiez repartir avec votre matériel et une copie du logiciel, ce qui s’est pratiqué longtemps dans les années 80/90.

Le choix logique sera donc TRS-DOS. Et pour compenser ma déception de ne pouvoir m’offrir CP/M, j’achetais le bouquin en illustration de ce billet : TRS-80 DISK and other mysteries.

J’aurais pu scanner le mien car il est toujours dans ma bibliothèque 33 ans plus tard 😉

A suivre…

PapGeek

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