Pas évident de trouver des choses intéressantes à faire en de hors de programmer la bécane ou acheter des logiciels et les utiliser. Et un ordinateur cela a des entrées/sorties pour exploiter le monde extérieur et il faut en profiter.
Je vous rappelle que nous sommes au tout début des années 1980, que cela fait quelques mois que j’apprends à utiliser et programmer le TRS-80.
C’est d’ailleurs à l’été 80 que je vais tomber sur une publicité d’une interface que je considérais à l’époque comme magique, et c’est aujourd’hui encore le cas bien que j’en ai entre temps compris le principe, le fonctionnement et que pour des besoins de formation, j’ai pu en fabriquer et en mettre en œuvre pendant mes études informatiques.
Comme vous le verrez sur ce lien, c’est une interface de reconnaissance vocale à brancher sur le TRS-80. Bien entendu tout est en anglais, pas une seule doc, même en photocopie, n’existait en français. Qu’à cela ne tienne, mes années d’anglais scolaire et ma passion pour cette langue vont avoir raison de toute la documentation informatique qui tombera sous mes yeux pendant toutes ces années. A une période, je lisais tellement de documentations et revues de toutes sortes en anglais et français, que j’étais incapable de dire après coup dans quelle langue j’avais pu lire le texte original !
Il y avait cette interface telle que vous pouvez la voir dans l’illustration de ce billet (cliquez dans les images pour qu’elles apparaissent en entier) avec son microphone, le tout se branchait avec un câble en nappe derrière le clavier. Il y avait une cassette avec des routines que l’on pouvait utiliser en Basic et des programmes de démonstrations.
Pour avoir les meilleures chances que votre voix soit reconnue, il fallait passer par une période d’apprentissage où l’on récitait des chiffres et des lettres pour que l’interface reconnaisse au mieux la voix. Le tout en anglais bien entendu et avec votre plus belle diction pour mettre tous les atouts de votre côté.
J’oubliais une chose importante : cette interface devait fonctionner avec une alimentation extérieure. Celle-ci était en… 110V /60 Hz ! En effet, aux débuts de l’épopée, aucune traduction, aucune adaptation, aucune localisation. En général les vendeurs français importaient eux-mêmes le matériel directement des USA.
Je me suis donc retrouvé comme une poule qui trouve un couteau avec ma VoxBox me coutant un bras et me réclamant une nourriture non disponible à l’EDF local. Puis je me suis souvenu qu’on avait un vieux transfo, très gros qui nous permettait de faire fonctionner des trucs en 110V dans les accessoires du réseau de voies ferrés du train électrique de notre enfance qui était en fait la création et la chasse gardée du paternel.
Une fois branché, je craignais que la seule transformation en 110V ne suffise pas puisque que cela réclamait aussi du 60 Hz. Mais comme le moniteur nous faisait la danse de Saint Guy pour les mêmes raisons, je me disais que je n’aurais qu’à bégayer légèrement pour rattraper le jeu 🙂
Mais même pas eu besoin de faire le pitre, l’interface a fonctionné sans soucis.
Et j’ai donc pu tester en jouant à Lunar Lander en le pilotant à la voix. De mémoire, il y avait des commandes pour monter, descendre, et des chiffres pour donner une puissance aux déplacements, sans doute aussi un « right » et un « left ». En tous cas, rien à voir avec le Lunar Lander qui a bien évolué par la suite et qui a même existé en couleur sur toute les plates-formes de l’époque mais avec lequel on jouait au joystick ou au clavier.
J’ai bien tenté de m’essayer à la programmation de l’interface, mais c’était très complexe et je n’ai jamais réussi à en sortir quoi que ce soit.
PapGeek !