L’avant première

durst_m601Nous nous sommes quittés dans l’histoire au moment où je demande à mon collègue de travail s’il accepte mon échange entre mon matériel de prise de vue photo et son TRS-80.

En 1978 je quittais l’école avec un diplôme en poche après deux années d’études en électronique. Malheureusement, l’époque correspond pour l’industrie au passage du tout analogique vers l’électronique numérique. Le premier microprocesseur, l’Intel 4004, a été inventé en 1971. Dès lors, les premières cartes à microprocesseur vont faire leur apparition et devenir disponibles pour le grand public vers 1975 avec l’une des plus connues, le KIM1. Le premier micro-ordinateur personnel sera le Micral N breveté en 1973. Inutile de dire qu’en arrivant sur le marché du travail sans avoir touché à un microprocesseur et à ses circuits périphériques, les Services du Personnel, qui ne s’appelaient pas encore DRH, ne vous courraient pas après.

L’année précédente (1977), j’avais travaillé comme facteur aux PTT — auparavant P&T, et aujourd’hui La Poste — pendant les deux mois d’été entre les années d’études pour me faire un peu d’argent de poche. La totalité de ma première paie a été consacrée à l’achat de mon premier appareil photo 24×36 reflex — un Nikkormat FT3 avec un objectif f2.0/50mm — et le deuxième mois de salaire à l’achat de tout l’équipement de base pour monter mon laboratoire de développement noir et blanc, soit : un Durst M601 (en illustration de ce billet) équipé d’un objectif Nikon f2,8/50mm, un analyseur, un compte-pose, une cuve Paterson, les bacs pour le développement des tirages et les produits qui vont avec, révélateur, fixateur, bain d’arrêt.

En 1978 donc, je travaille les deux mois d’été plus le mois de septembre qui est le mois le plus chargé pour les laboratoires car c’est à ce moment que la majorité des gens rentrent de vacances et donnent leur bobines à développer. Avec les sous de cette période, je vais revendre mon Nikkormat à quelqu’un de ma famille et m’acheter mon fameux Nikon F2, appareil top niveau à l’époque et en compétition avec le Canon F1, marque et modèle en concurrence directe.

Je vais faire un passage à la recette locale des impôts en fin d’année pour la période des vignettes (il faut bien bosser) et dès le début 1979 je vais travailler dans différents postes en Interim. À l’époque on avait encore le luxe de pouvoir choisir ses missions.

Et ce, jusqu’à l’été d’après où mon job de tireur couleur sur machine automatique m’attendait.

PapGeek !

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