40 ans de micro-informatique !

TRS80Cette année, avant de fêter les 40 ans de l’album The Wall vers Octobre/Novembre, on fêtera ce mois de Juin, les 40 ans de micro-informatique de PapGeek ! 😉

Vu que je n’écris pas beaucoup sur ce blog, quelques rappels des épisodes précédents :

Pour fêter ces 40 années passées à faire redémarrer des ordinateurs, je vous propose quelques constats, quelques évidences, et les quelques machines utilisées lors de ce parcours trépidant.

Les informaticiens sont des fainéants.

VRAI. Quel que soit le métier informatique lié à l’assistance, à la production, à l’administration de systèmes et réseaux, les meilleurs sont ceux qui en feront le moins. Il faut comprendre que — probablement comme dans beaucoup de métiers — il y a un nombre de tâches incroyablement rébarbatives pour un technicien informatique, qu’importe son niveau. Or, nous avons sous la main un équipement qui a été pensé et construit justement pour éviter à l’être humain de réaliser des tâches sans valeur ajoutée afin qu’il se concentre sur son cœur de métier, comme on dit, en fait, sur sa réelle compétence. Et automatiser les tâches subalternes permet de se concentrer sur sa capacité à analyser un dysfonctionnement, à proposer des solutions d’infrastructures stables, pérennes et faciles à maintenir, etc.

Si l’assistance nous demande de redémarrer notre ordinateur c’est qu’ils sont incompétents.

FAUX. Si vous avez regardé quelques épisodes de la série The IT Crowd, il y a un running gag tout du long à propos du redémarrage des ordinateurs. Cela a même donné lieu à l’édition de tee-shirts très cool.

haveyoutrytoturnonandoffagainSi nous vous demandons si vous avez éteint et rallumé votre ordinateur, c’est tout simplement parce qu’on ne peut analyser un dysfonctionnement qu’à partir d’un état stable de l’ordinateur. Et cet état stable, on ne peut l’acquérir qu’en éteignant son ordi et en le rallumant. Le redémarrage seul n’assure pas forcément un retour à cet état stable.

J’ai un nombre incalculable d’anecdotes à ce sujet qui reste, avec l’imposition des mains du gourou, les deux mamelles de l’informaticien de génie. Il m’est arrivé, dans une seule et même entreprise, de me déplacer plusieurs fois dans une seule journée, sur des machines différentes, de me tenir au côté de l’utilisateur.trice, de ne rien faire, de demander à la personne si elle avait ‘turn it on and off again’, la réponse toujours négative me conduisant systématiquement à lui demander de le faire devant moi. Puis une fois fait, de me montrer la manipulation qui ne fonctionnait pas. Vous vous doutez du résultat des courses : cela fonctionnait parfaitement !

Ce n’est pas 100% des cas, mais ne pas éteindre et redémarrer sa machine vous expose à tout et n’importe quoi. Et quand après un On & Off, le problème est tout de même duplicable, le sourire narquois-sarcastique qui commence à déformer le visage de l’utilisateur.trice est assez souvent remisé au placard quand vous faites vous-même l’extinction/rallumage et que le problème est cette fois résolu ! Avec ou sans appui sur un combo de touches magiques (surtout sur Mac). Et à la question qui est toujours la même : « Mais qu’est-ce que tu as fait ? »,  vous donnez la réponse systématique et agaçante au possible : « Rien », vous cultiverez alors pour l’éternité cette image entre ‘charlatan vendeur de sirop pour la toux’ et ‘génie intersidéral des 0 et des 1 réunis’ ! 🙂

Mais il y a une chose que personne ne pourra nous retirer : c’est que nous… nous savons !

Les micro-ordinateurs de PapGeek

Remarquez que j’use du terme ‘micro-ordinateur’ qui ne s’emploie quasiment plus aujourd’hui. Au début de la micro, il fallait bien faire la part des choses avec la seule et véritable informatique, celle des cadres en costume bleu-nuit, chemise blanche et cravate sombre de la grande IBM. Comme on ne pouvait affubler la reine mère de suffixes ou préfixes, on a inventé le terme micro-informatique. Au début on était ridicule avec nos petites bécanes face aux géants qui ne pensaient à utiliser ces petites choses que comme terminaux d’IBM 3090, 38, 36. Aujourd’hui…

Le premier – TANDY TRS-80 4K – Basic Level II (1979)trs80-model1

Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus que ce que j’ai écrit dans les premiers billets de ce blog. Si ce n’est que j’ai écrit mes premiers programmes Basic sans avoir la machine devant moi, uniquement à l’aide  de la documentation en anglais tant j’avais halluciné d’avoir un outil qui me permettait d’entrevoir des choses géniales.

Malheureusement, je vais le vendre vers 1981/82 à un copain que j’ai perdu de vue depuis.

Le second – SHARP MZ-80B (1983)

SharpMZ80BC’est un ami qui travaillait déjà dans l’informatique avant que je n’y vienne quelques années plus tard, qui me fait avoir cette machine, avec en plus un lecteur de disquette 5″ 1/4 et son interface bricolée dans un labo d’études.

Si vous retrouvez des revues comme Micro-Systèmes de l’époque, vous verrez les publicités pour cette machine équipée d’un Z80 avec l’affichage du chapeau en 3D pour démontrer les capacités graphiques de l’écran. Monochrome mais très intéressant pour réaliser des courbes fines et détaillées.

J’avais encore cette machine pendant mon stage AFPA et, avec un copain qui se reconnaitra, nous avions piqué le Z80 qui était sur support pour le mettre sur un montage à lui réalisé pour les besoins du stage. La machine s’ouvrait par l’arrière et disposait d’une béquille pour maintenir tout le bloc qui donnait accès à l’électronique comme ici.

Le troisième – AMSTRAD CPC 464 (1985)CPC464

Avec le peu de sous gagnés après mon licenciement économique du Laboratoire Photo où j’avais bossé pendant 5 ans, je me suis offert cette machine. J’avais plus à l’esprit de l’utiliser pour jouer que pour travailler, même si je me destinais à ce moment à suivre ce stage AFPA qui me donnera la possibilité de travailler dans le domaine.

J’ai passé des moments géniaux avec cette petite bécane. Elle ressemblait beaucoup au TRS-80 de mes débuts mais avec la couleur en plus. Sinon pour le reste, unité centrale, clavier, lecteur cassette dans le même morceau et un écran couleur extérieur. Les deux jeux qui tournaient à fond à l’époque sur cette bécane était pour l’un, un jeu qui proposait différentes épreuves des Jeux Olympiques. Le pauvre joystick n’en pouvait plus après une session d’un 100 m effréné, il fallait souvent l’ouvrir pour redresser les petites lames de cuivre qui servaient de contact !

L’autre c’était Sorcerer (ou Sorcery). J’ai passé un temps hallucinant à conduire ce petit sorcier au travers de salles truffées de pièges, de méchants qui vous voulaient du mal et d’instruments magiques à récupérer pour aller plus loin. Un vrai must à l’époque !

Le quatrième – ATARI 1040 ST – Écran monochrome (1986)

atari-1040-st-monoJe l’ai eu pendant mon stage AFPA, je crois que j’en parle quelque part ici. Formidable bécane qui m’a permis de me mettre à la programmation événementielle avec interface graphique, souris, etc. Comparativement à la programmation séquentielle cela donnait une vision différente de l’interaction avec l’utilisateur.

En ayant eu pour premier job une place de technicien en boutique qui vendait des AMSTRAD PC et des ATARI ST, j’ai pu avoir accès à un nombre important de périphériques comme des écrans couleur, disque dur, interface midi, compatibilité Mac (il fallait fournir les ROM du Mac), etc.

Le cinquième – Compatible IBM PC XT – Japon – (1986)Ibm_pc_5150

Ça ressemblait exactement à ça mais sans le logo IBM bien entendu. Il m’a été donné par la société où j’étais en stage entreprise pendant mon parcours AFPA. J’y ai développé toutes les interfaces et liens avec les périphériques d’un logiciel de capture d’annuaire téléphonique du Minitel (3611). Le développeur principal de la boite avait développé le noyau et les stagiaires travaillaient sur l’interfaçage. Comme j’avais bien accroché sur le sujet, la boite m’a donné ce PC à la condition que je finisse les développements. Ce que j’ai fait…

Le sixième – APPLE Macintosh II – 13″ couleur – 1990

MacIIMon premier Mac ! — voir ici pour le premier Mac entré à la maison. C’est le premier Macintosh qui permet un affichage en couleur ; le premier qui sort de la catégorie monobloc comme les 128/256/Plus/SE à écran 9″ monochrome et qui supporte donc des cartes d’extentions comme les PC. Parmi les premières cartes, il y a bien entendu eu les cartes modem mais aussi des cartes 8086 et 80386 qui amenaient la compatibilité PC au Mac. Il existait un lecteur de disquettes 5″ 1/4 parmi les premières options, compatible avec le format MS-DOS. Quand le PC est passé au 3,5″, assez rapidement, le formatage des disquettes Mac est devenu compatible avec celui de MS-DOS, ce qui permettait à minima d’échanger des documents entre machines.

Ma configuration de base était celle avec deux lecteurs 3,5″ et j’en ai remplacé un par un disque dur de 20 Mo (oui, méga !). La configuration en prix public était alors de 60 000 Francs !  (environ 11500 € d’aujourd’hui). J’avais pu l’obtenir en profitant d’une proposition d’Apple à prix d’achat et d’une prise en charge par l’employeur de 50% de ce prix.

Travaillant toujours en boutique, mais revendeur Apple cette fois, j’ai ensuite eu tout un tas de Macintosh : Mac SE30, Mac II CI, Mac II CX, Mac II SI, Mac LC III, … avec différents périphériques comme une ImageWriter II, magnifique imprimante à aiguille ; scanner Apple, etc, etc, etc.

La suite…

Il y en a eu plein comme un Pentium 75 et par la suite, un certain nombre de PC à partir de composants de différentes marques ; quelques PC de marques aussi. Je suis resté aussi pendant près de 7 ans sous Linux sur des PC Lambda, notamment toute la période AOL et un peu après où j’avais suivi les distributions RedHat puis Fedora, Debian jusqu’à la sortie d’Ubuntu. Aujourd’hui, j’installe des émulateurs sur Mac ou en utilisant de vieux serveurs sur lesquels je mets du Debian, Ubuntu ou Mint.

Puis un jour de 2008, je suis revenu à mes premières amours. Un iMac 20″ sous Mac OS X Lepoard qui a migré en Snow Leopard. Puis quelques années plus tard, j’ai pris le virage MacBook Pro en 15″ qui me permet d’être actif de partout. Passé au SSD récemment, je ne repasserai au disque dur pour rien au monde.

Le prochain ?

Peut-être un Mac Book Pro en 13″ quand les modèles offriront de véritables avancées technologiques pour leur prix…

En espérant que ce petit panorama de 40 années (dont 32 ans en professionnel) d’informatique vues sous l’angle matériel vous aura rappelé vos propres débuts en micro-informatique. N’hésitez pas à en discuter dans les commentaires.

Une réflexion sur « 40 ans de micro-informatique ! »

  1. Pierre Métivier

    Cher Philippe,
    on fêtera ensemble ces 40 ans. Je suis rentré chez Procep (premier importateur de Commodore) la même année et donc en 1979, j’avais un PET 2001 à l’appart et plein d’autres machines ensuite VIC 20, C64, Compaq (trans) portable, Zenith, différents modèles d’Apricot et puis les IBM PC, DELL et Apple désormais. No return.
    Merci pour ce papier que nous qualifierons d’historique. #retourverslefutur
    Amitiés
    Pierre

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